Recueil


Titre_latin
Hieronymus super Matheum
Omelie IX beati Cesarii
Opuscula S. Effrem de Pœnitentia
Exortatio Pafnuci abbatis ad recipiendum eum qui pro foribus habitabat
Incipit libellus Paulini de Passionibus animae

Volume de 107 feuillets de parchemin inscrits sur deux colonnes 41 lignes lignes pour la première moitié du volume (f. 1-67) puis sur 31 lignes (f. 68-107) d'une réglure tracée à la pointe sèche. Le volume est copié dans une cursive, il semble qu'il y ait eu au moins deux mains, qui correspondent aux deux sections du volume. Celles-ci sont aussi bien différenciées par la présence de signatures contemporaines de la copie pour les huit premiers cahiers, des quaternions. Elles sont inscrites au verso du dernier feuillets de chaque cahiers : "q I [viii]" (le q vaut probablement ici pour "quaternus"). Le neuvième cahiers est désormais un ternion, mais il manque le bifeuillet central (entre les actuels f. 67 et 68) qui faisait la transition entre le Commentaire de Jérôme sur Matthieu et les Homélies de Césaire d'Arles. Les Deux textes ont été copiés par deux mains différentes ou du moins à deux moments différents, comme en témoigne le changement d'encre, mais la réglure reste la même.

CONTENU

Il s’agit d'un recueil de textes patristiques et du Haut Moyen Âge divisible en six grandes sections :

A. f. 1-67v._Le Commentaire de Jérôme de Stridon sur l’évangile selon Matthieu.
Ce texte présente l'intérêt d’avoir été visiblement composé rapidement, on y trouve la meilleur expression de l'impulsivité qui caractérisait notre auteur.

B. f. 68-82vb._Neuf homélies de Césaire d'Arles :
_I. Sicut a nobis Dominus, pro suscepti officii necessitate... » (Max. Bibl. Patrum, VIII, p. 846)
_II. Ad locum hunc, carissimi, non ad quietem... (Max. Bibl. Patrum, VIII, p. 847)
_III. Scimus quidem spirituali militiae, cui nos mancipavimus... (Max. Bibl. Patrum, VIII, p. 848)
_IV. Ad hoc ad istum locum convenimus ut domino nostro... (Max. Bibl. Patrum, VIII, p. 850)
_V. Videt evocationem vestram frater karissimi... » (Max. Bibl. Patrum, VIII, p. )
_VI. Quod supplicante et quod admodum...(Max. Bibl. Patrum, VIII, p. 851)
_VII. Sanctus ac venerabilis pater vester religiosa quidem humilitates...(Manque dans la Max. Bibl. Patrum)
_VIII. Miror, fratres dilectissimi, Dominum meum...(Max. Bibl. Patrum, VIII, p. 844)
_VIIII. Sanctus ac venerabilis pater vester dum se ut cum venia sui dixerim
Il s'agit de la même série, mais organisée dans un ordre différent, que celle du ms. 414 de Reims, daté du IXe siècle. Césaire d'Arles est originaire de Chalon-sur-Saône. Vers 18 ans il entre au monastère de Lérins, mais son rigorisme créé des tentions qui incitent l'abbé à l'envoyer à Arles pour se refaire une santé (mise à mal par l'ascèse) et étudier sous la férule de Julien Pomère. Mais il quitte rapidement ce dernier dont il trouve l'enseignement trop entaché de culture profane. En 502, il est créé évêque d'Arles et primat des Gaules. Il joue un rôle de premier plan lors des grands conciles réformateurs de la première moitié du VIe siècle, et est l'auteur de règles monastiques allant en ce sens. En tant qu'auteur, il mène une intense activité doctrinale et pastorale, plus d'une centaine de sermons souvent destinés à une audience peu cultivée (il recommande l'usage du "sermo rusticus" où la pédagogique prime sur la forme).

C. f. 83-97va_ cinq textes d'Ephrème de Nisibe
_I. De paenitentia
_II. De judicio Dei et resur
_III. De beatitudine animae
_IV. De die iudicii
Les cinq premiers textes se retrouvent dans le même ordre dans une traduction d'ambrosio Traversari, imprimée par Guy Marchand pour de Jean Petit en 1505 (Renouard, 1, 59, p. 159).
Ce mystique oriental, surnommé "la harpe du Saint Esprit", est né en à Nisibe (Nesaybin actuellement en Turquie) dans la province romaine de Mésopotamie, chassé par son père en raison de sa foi, il est accueilli par l'évêque du lieu et se convertit au christianisme. Il est ordonné diacre, et fonde une école théologique à Nisibe. Lors des invasions perses en 353, il transporte son école à Edesse. Il fut un grand défenseur de la doctrine christologique et trinitaire dans l'Eglise syrienne d'Antioche. Il est l’initiateur de la musique sacrée syriaque, et a été déclaré Docteur de l’Église en 1920.

D. 97va-101vb _ une série de sentences extraites de divers auteurs
I. Extrait du sermon 56 du Pseudo Augustin ou ou de Césaire d'Arles, Sermo 16
II. Julien Pomère, De vita contemplativa, lib. III, cap. 3, par. 1
III. (99ra) « Sancti Agustini. Visibilium omnium proximus mundus est, invisibilium omnium proximus Deus ...»
IV. (99ra-rb) « Sanctus Petrus dixit. Resistite autem diabulo et fugiet a vobis ...»
V. (99rb) « Sancti Agustini. Ibi requiescit spiritus Christi ubi ...»
VI. (99va) « Salamon dixit. Quodcumque potest manus tua facere ...»
VII. (100va) « Non sequamur malarum exempla qui male fecerunt et paenitentia non egerunt ...»
VIII. (100vb) « Sciendum praeterea est quod tribus modis justis patientiae exercere solet, alia namque sunt qui a Deo ...»

E. (101vb-104vb) Paphnutius de Thebes, Exhortatio ad recipiendum pro foribus habitantem
Pahnutius était un disciple d'Antoine le Grand. Il joua un rôle important au premier concile de Nicée de 325, notamment au sujet du célibat des prêtres. Il aurait étagement accompagné Athanase d’Alexandrie au premier synode de Tyr en 335, et fut un farouche au opposant à l'Arianisme.

F. (104vb-106va) un extrait du De persecutione christianorum de Jérôme de Stridon (CPL 606)

G. (106va-107rb) un passage partiellement semblable au chapitre six de la Concordia regularum de Benoit d'Aniane.

DÉCOR
Le volume est très sobrement scandé par quelques lettres captitulaires, parfois évidées ou ornées essentiellement d'entrelacs et occasionnellement agrémentées aux extrémités de palmettes ou de fleurons.
Des rubriques font leur apparition à partir du f. 68, ainsi que des lettres enclavées au f. 83.

ICONOGRAPHIE
Il n'y a pas d'iconographie dans le corps du texte, mais un homme à mi corps a été dessiné au verso du dernier feuillet. Il a la main droite ouverte et tient ce qui ressemble à une lettre de la main gauche voilée. Bien que sommairement dessiné, et visiblement incomplet, il est très proche stylistiquement du Christ dessiné sur la garde sup. du ms. 153, daté de la même époque.

RELIURE
Refaite au XVIIIe siècle en veau brun jaspé, renforts en parchemin de remploi. Selon S. Staats il il s'agit d'un des fragments du Légendier de Saint-Bertin étudié par ici avec un fragment de la vie de S. Dunstan par Eadmer. Mais l'écriture, très anglaise, et surtout la lettre filigranée visible sur le fragment qui sert de garde inférieure pointe plutôt vers le début du XIIIe siècle, or le Légendier de Saint-Bertin est un manuscrit de la première moitié du XIIe siècle. Il pourrait donc ici s'agir d'un autre recueil de vies de saint plus tardif. Dos à 5 nerfs, fleurons dorés sur les caissons, titre doré : HIERO SVP:MA VARII OPVS

PROVENANCE
C'est un manuscrit qui a probablement été copié à Saint-Bertin. On en trouve l'ancienne cote et un l'ex-libris du XIVe siècle sur le f. 1, avec une table du contenu ajoutée au XVe s., ainsi qu'un double anathème au verso du dernier feuillet.

BIBLIOGRAPHIE
_“A partial reconstruction of Saint-Bertin's late-eleventh-century legendary : Saint-Omer 715, vol. I and its membra disiecta”, Scriptorium, 52, 1998, 2, p. 349-364.

Auteur
Jérôme de Stridon, saint (345-420)
Césaire d'Arles (469/70-542/43)
Éphrem de Nisibe (vers 306 – 373)
Paphnutius de Thebes (3..360)
Benoit d'Aniane (747-821)
Cote
Ms. 0033bis
Groupe
Abbaye de Saint-Bertin (Saint-Omer)
Cote ancienne
57 (Saint-Bertin)
2° f° ita facturu[m]
Période
08e - 09e siècle
Date
750
Date de fin
820
Type de document
Manuscrit
Catégories
Manuscrit
Collection
Manuscrits
Manuscrits > Abbaye de Saint-Bertin (Saint-Omer)
Informations bibliographiques
Bibliothèque de l’Agglomération du Pays de Saint-Omer
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