Recueil
- Titre_latin
- Sancti Augustini opera varia
- Ad inquisitiones Ianuarii libri duo
- De correctione donatistarum ad Bonifatium
- De presentia Dei ad Dardanum
- De uiuendo Deo ad Paulinam
- De natura et gratia aduersus Pelagium hereticum et Iacobum de natura et gratia
- Liber contra aduersarium legis et prophetarum libri duo
- De natura et origine animae ad Renatum
- Liber ad Pollentium de adulterinis coniugiis
- Contra sermonem Arrianorum
volume de 159 feuillets de parchmin, inscrit sur deux colonnes de 34 lignes d'une réglure à la mine de plomb. l'écriture est une textualis régulière, probablement d'une seule main.
CONTENU
Il s'agit d'un recueil de neuf traités d'Augustin d'Hippone à chaque fois précédé des "rétractations correspondantes): _F. 2r-12v: Réponse aux question de Janvier, livre I et livre II.
_F. 12v-23v: De la correction des erreurs des Donatistes.
_F. 23v-31r : Sur la présence de Dieu.
_F. 31r-47r : De la présence de Dieu et De la vie de dieu.
_F. 47r-66r : De la nature de la grâce.
_F. 66v-97r : Contre un adversaire de la loi et des prophètes.
_F. 97v-130v : De l'âme et de son origine.
_F. 130v-146r: Des unions adultères.
_F. 146r-159v: Contre la doctrine des ariens.
DÉCOR
Le décor de ce manuscrit est typiquement cistercien. Il est constitué d'initiales monochromes vertes et rouges et bleues, de taille variable selon leur rôle et leur place dans la structuration du volume. Les plus importante étant les initiales de début de livre, qui sont les plus grandes et les plus travaillées :ornées de rinceaux, de palmettes et de filigranes.
Le style de ces lettres dit "style aux palmettes duveteuses" en raison de son rendu un peu brouillé ou affadis, est un des rares que l'on puisse attribuer presque avec certitude exclusivement au scriptorium de Clairmarais. On le retrouve dans quatre autres manuscrits de cette abbaye : 82, 86, 137, 181, 643.
Lorsque l’on se penche sur les différents textes qui ont affirmé la position des cisterciens envers l’art, on se rend compte que ces derniers opposaient un refus quasi catégorique à toute forme d’expression artistique. On en trouve la concrétisation dès la première collection des statuts de l’ordre de 1131.
Dans ces textes, tout est fait pour limiter au maximum la présence d’objets d’art et le luxe dans les abbayes de l’ordre : « Dans nos églises ou dans un local d’office quelconque, nous interdisons que l’on se livre à l’art de la sculpture ou de la peinture ; il est rare, en effet, que l’on puisse s’appliquer à cela sans négliger la sainte méditation, sans finir par oublier le sérieux de la vie religieuse. Nous admettons cependant les croix peintes en bois » (status cisterciens, collection. de 1131, stat. XX). Une fois que Bernard eut énoncé la règle : « Les lettres devront être d’une seule couleur et non peinte » (Statuts cisterciens, LXXX), et que cette injonction eut été transmise dans les autres abbayes de l’ordre, la plupart des illustrations et ornements figuratifs furent supprimés des manuscrits.
Cela a donné le troisième style de Cîteaux ou « style monochrome ». Ainsi que le précise Y. Zaluska : « la monochromie n’est pas un trait purement cistercien, mais les moines blancs sont les premiers à l’avoir érigée en doctrine et à en avoir fait une forme de la quête de Dieu ». Ce style va s’épanouir durant les années quarante du XIIe siècle, jusqu’à la fin du troisième quart de ce siècle, puis, très vite, il laisse de nouveau la place à un retour à l’iconographie foisonnante.
ICONOGRAPHIE
Bien que la règle cistercienne de la monochromie des lettres induise aussi l'interdiction des décors figuratifs, il arrive qu'il y ait des exceptions. Ainsi, au feuillet 47v. l'enlumineur à figuré un L par un chien attrapant un lièvre dont le style suggère qu'il s'agit de l'enlumineur des mss 24, 53 et 643.
RELIURE
Reliure monastique type Clairmarais : liseuse en peau brun foncé cousue sur des rabats de peau mégissée, tranchefile beige et indigo, cheville fixant le double nerf du milieu visible sur les deux contreplats, trois double-nerfs ; dos endommagé laissant voir les deux pièces de renfort supérieure et inférieure. Un des cinq clous de l’ancienne étiquette du plat inf. subsiste.
PROVENANCE
Au f. lv, ex-libris à l’encre noire d'une main du groupe C du début XIIIe s.: « Liber s(an)c(t)e maRie de claromaresch, in quo continent(ur) hec, ex op(er)ib(us) s(an)c(t)i augustini ep(iscop)i » (liste des titres), suivi de l’anathème « Siquis hune librum abstulerit anathema sit ». F. 159v après l’explicit, ex-libris à l’encre rouge différente de celle du texte, avec des hastes diplomatiques à boucle, de la main B, fin XIIe s.-début XIIIe s. : « Lib(er) s(an)c(t)e maRie de claromaresc. Siquis abstulerit anathema sit ».
BIBLIOGRAPHIE _Kl. D. Daur, CCSL 49, 1985, p. 8 : ms. daté à tort du XIVe s.
_P.-M. Hombert, CCSL 87A, 2009, Sigle SO1, p. 50 (corrige la datation erronée de Michelant).
_BONDEELLE-SOUCHIER, Anne, Bibliothèques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d'hommes, Paris, 1991, P. 82-86
_STAATS, Sarah, Le catalogue médiéval de l'abbaye cistercienne de Clairmarais et les manuscrits conservés. Avec le concours de Caroline Heid et Donatella Nebbiai, et une contribution de Patricia Stirnemann, Paris : CNRS éditions, 2016, p. 85.
- Cote
- Ms. 0083
- Cote ancienne
- 57 (Clairmarais)
- Période
- 12e siècle
- Date
- 1160
- Date de fin
- 1190
- Type de document
- Manuscrit
- Catégories
- Enluminure
- Collection
- Manuscrits
- Informations bibliographiques
- Bibliothèque de l’Agglomération du Pays de Saint-Omer
- Droits
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