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Homéliaire patristique pour les dimanches et fêtes, troisième partie

Titre_latin: Lectiones et homiliæ Patrum pro dominicis et festis tertia pars

Volume de 134 feuillets de parchemin, inscrits sur deux colonnes de 41 lignes d'une réglure à la pointe sèche. L'écriture est une miniature caroline régulière, mais possiblement de plusieurs mains (voir notamment f. 109).

CONTENU
Il s'agit de la troisième partie d'un manuscrite initialement en trois volume comme le suggère la foliotation du XVe siècle ajouté dans ce volume et qui commence au f. 345 et se termine au f. 472 (la seconde partie se trouve dans le ms. 186 et qui commence à 113 et se termine à 344, le premier tome est perdu).
Il s'agit donc d'un homéliaire, c'est à dire d'un recueil des lectures tirées des Pères de l'église, et qui servent à commenter les lectures bibliques (Ancien et Nouveau Testament) lors de la liturgie de la messe.
Ce volume ouvre là où la seconde partie se termine c'est à dire au septième dimanche de de juillet, te se termine avec le sanctoral et plus particulière un sermon tiré de la Légende dorée de saint Omer lu lors de la fête de l'élévation de ses reliques le 6 des Ides de juin soit le 7 juin.
Au verso du dernier feuillet, une main du XIIe siècle a ajouté le sermon 229 d'Augustin d'Hippone pour la dédicace des églises : Quotiescumque, fratres charissimi, altaris vel templi festivitatem colimus...

DÉCOR
Ce volume simplement constitué d'initiales rouges agrémentées de perles, en plusieurs endroit des espaces ont été laissé vides pour recevoir des lettres ornées qui n'ont pas été exécutées (f. 128v, 127v).
Ce décor est tout à fait représentatif d'une série de manuscrits copiés pour Notre-Dame de Saint-Omer au XIe siècle, et qui présentent tous les mêmes caractéristiques codicologiques (mss : 2, 3, 29, 79, 186, 189, 194, 718, 775). La mise en page très aérée et la dominance du décor simplement rubriqué, pointent vers la seconde moitié du XIe siècle, et suggèrent une influence de la production des scriptoria rhénans (cf. Göttingen, UB, 2 Cod Ms Theol 38 Cim).
Ce manuscrit fait partie d'un groupe cohérent de manuscrits (Saint-Omer 2, 3, 29, 79, 187, 189, 194, 718) qui concerne des volumes produits dans la seconde moitié du XIe siècle pour la collégiale. Or cette dernière a été détruite deux fois par des incendies en 1033 et en 1091, ce qui peut expliquer cette production massive de livres, possiblement destinés à remplacer ceux détruits par le feu. Bien que l'on ne sache pas si les chanoines disposaient d'un scriptorium et pratiquaient la copie de livres, ces deux catastrophes à moins de 60 ans d'intervalle suggère à tout le moins que leur activité a dû être ralentie par les travaux engagés pour reconstruire l'église. Or à cette même époque, l'abbaye de Saint-Bertin connaît précisément un renouveau culturel, consécutif en partie à deux mouvements de réforme, l'un menée par Gérard de Brogne, abbé entre 944-947, et l'autre par l'abbé Rodéric (1021-1043) appuyé par l'évêque Baudoin de Thérouanne. Il est donc tentant de suggérer que ce groupe de manuscrits a été produit à l'abbaye pour la collégiale, d'autant que certains manuscrits de Saint-Bertin présentent des caractéristiques proches (ms. 775).

RELIURE
Reliure du restauration du début du XXe siècle, veau blond, décor de filets à froid dessinant des losanges, dos à 5 nerfs, filets à froid en tête, en queue et en pieds de nerfs.

PROVENANCE
"Bibliothecae Ste Audomari" inscrit à l'encre sur le premier feuillet.