Commentaire sur l'épître aux Hébreux


Titre_latin
Joannes Chrisostomus super epistolam ad Hebraeos

Volume de 150 feuillets de parchemin, inscrits sur deux colonnes de 30 lignes d'une réglure à la mine de plomb. L'écriture est une protogothique régulière possiblement d'une seule main.

CONTENU
Il s'agit d'une copie du commentaire de Jean Chrysostome sur l'épître aux Hébreux du Nouveau Testament. Ce traité est en fait constitué de 34 homélies ou sermons prononcés par Jean, mis par écrit et publié de façon posthume par un prêtre d’Antioche nommé Constantin. Ici dans la traduction latine donnée par Mucien le Scolastique au VIe s.
au XIIe siècle on a ajouté deux pages d'index au volume, dont la garde contrecollée supérieure en parchemin de remploi est d'un fragment de la Passion des saints martyrs Georges le diacre palestinien, Aurèle et sa femme Nathalie composé par l’archevêque Euloge de Tolède. Ce feuillet a pu faire partie d’un volume disparu du légendier de Clairmarais (Saint-Omer, BA, ms. 716). La passion des autres martyrs de Cordoue (Georgius, Aurelius, Nathalie et Felix, compagnons de Flora et Maria), aurait figuré comme pièce 6 du tome F (perdu). Deux autres fragments de légendier, concernant le martyr Georgius, se trouvent remployés comme feuilles de garde dans les manuscrits 66 et 208.

DÉCOR
Le décor de ce manuscrit est typiquement cistercien, constitué d'initiales monochromes bleues et rouge, de taille variable selon leur rôle et leur place dans la structuration du volume. Les plus importante étant les initiales de début de livre qui sont les plus grandes. Seule l'initiale de début de volume est ornée de palmettes.
Lorsque l’on se penche sur les différents textes qui ont affirmé la position des cisterciens envers l’art, on se rend compte que ces derniers opposaient un refus quasi catégorique à toute forme d’expression artistique. On en trouve la concrétisation dès la première collection des statuts de l’ordre de 1131. Dans ces textes, tout est fait pour limiter au maximum la présence d’objets d’art et le luxe dans les abbayes de l’ordre : « Dans nos églises ou dans un local d’office quelconque, nous interdisons que l’on se livre à l’art de la sculpture ou de la peinture ; il est rare, en effet, que l’on puisse s’appliquer à cela sans négliger la sainte méditation, sans finir par oublier le sérieux de la vie religieuse. Nous admettons cependant les croix peintes en bois » (status cisterciens, collection. de 1131, stat. XX).
Une fois que Bernard eut énoncé la règle : « Les lettres devront être d’une seule couleur et non peinte » (Statuts cisterciens, LXXX), et que cette injonction eut été transmise dans les autres abbayes de l’ordre, la plupart des illustrations et ornements figuratifs furent supprimés des manuscrits. Cela a donné le troisième style de Cîteaux ou « style monochrome ».
Ainsi que le précise Y. Zaluska : « la monochromie n’est pas un trait purement cistercien, mais les moines blancs sont les premiers à l’avoir érigée en doctrine et à en avoir fait une forme de la quête de Dieu ». Ce style va s’épanouir durant les années quarante du XIIe siècle, jusqu’à la fin du troisième quart de ce siècle, puis, très vite, il laisse de nouveau la place à un retour à l’iconographie foisonnante.

RELIURE
Ais de bois couverts de peau mégissée blanc et d'une liseuse en peau brute de phoque. Vestiges de ferrures de laiton, traces de bouillon et d'une fenestra au plat inférieur.

PROVENANCE
« Liber sancte maRie de claromaResch » inscrit à l'encre sur le dernier feuillet.

BIBLIOGRAPHIE
_BONDEELLE-SOUCHIER, Anne, Bibliothèques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d'hommes, Paris, 1991, P. 83, 84, 87.
_STAATS, Sarah, Le catalogue médiéval de l'abbaye cistercienne de Clairmarais et les manuscrits conservés. Avec le concours de Caroline Heid et Donatella Nebbiai, et une contribution de Patricia Stirnemann, Paris : CNRS éditions, 2016, p. 112.
_Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT-CNRS), «Notice de Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer, 207», dans Stutzmann Dominique (dir.), Saint-Bertin : centre culturel du VIIe au XVIIIe siècle, 2016.

Auteur
Jean Chrysostome (344-407), archevêque de Constantinople, père de l'Église grecque
Cote
Ms. 0207
Groupe
Abbaye de Notre-Dame (Clairmarais)
Cote ancienne
128 (Clairmarais)
Période
12e siècle
Date
1175
Date de fin
1199
Type de document
Manuscrit
Catégories
Manuscrit
Reliure ancienne
Collection
Manuscrits
Manuscrits > Abbaye de Notre-Dame (Clairmarais)
Informations bibliographiques
Bibliothèque de l’Agglomération du Pays de Saint-Omer
Droits
Numérisé par l’IRHT et financé par l’Équipex BIBLISSIMA - observatoire du patrimoine écrit du Moyen Âge et de la Renaissance

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