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Recueil

Titre_latin: Eusebii Pamphili Historia ecclesiastica ex Rufini interpretatione

: Incerti explanatio symboli apostolici

: Explanatio fidei sancti Hieronimi ad Augustinum et Alipium, episcopos

: Exposition fidei catholice sancti Athanasii episcopi

: Augustini aurelii de Psalterium decem cordarum

Volume de 292 feuillets de parchemin, inscrits à longues lignes sur 25/6 à 32 lignes d'une réglure tracée à la pointe sèche. L'écriture est une minuscule caroline régulière mais où l'on distingue nettement au moins trois voir quatre mains différentes, dont deux présentent des caractéristiques insulaires (f. 137-147v par exemple).

CONTENU
Il s'agit d'une recueil factice de deux unités codicologiques probablement réunies lors de la confection de la reliure au XVIe siècle.

A. f. 1-248v.
Il s'agit de l'histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée, dans la traduction latine de Rufin d'Aquilée. Eusèbe a vécu sous le règne de Dioclétien et est mort avant 340. Il reprend lui-même les œuvres de trois grands historiographes de l’Antiquité : Clément d’Alexandrie, Julius Africanus et Hippolyte de Rome. Il a rédigé en grec un Chronicon et une Histoire ecclésiastique en dix livres qui ont servi par la suite de base à nombre d’historiens. Eusèbe emprunte aux cinq livres de Chronographiai chrétiennes de Julius Africanus (dont ne connaît plus que des fragments) la disposition en colonnes parallèles des chronologies des différentes nations qui permet de mettre en corrélation des informations contemporaines et de proposer une historiographie comparative. Son travail a connu une large diffusion dans toute la Chrétienté y compris en Occident grâce à la traduction latine de Jérôme de Stridon qui compléta l’œuvre de son illustre prédécesseur. Rufin a lui-aussi traduit aussi en latin l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe (vers 403), dont il fusionne les livres 9 et 10 et ajouté deux livres qui prolongent le récit de 325 jusqu'à la mort de Théodose Ier en 395.

[f. 149 : feuillet blanc]

B. f. 249v-291v.
Cette seconde unité codicologique comprend cinq textes qui traitent tous du Credo.

_f. 249v-256v : un commentaire anonyme du Symbole des apôtres que l'on a parfois attribué à Rufin, Cyprien de Carthage et Augustin (on le retrouve également dans le ms. de Troyes, BM, 1532, f. 9 & 972 (G 5), f. 46, ainsi que dans le ms. du Vatican, BAV, Reg. lat. 231, f. 142).

_f. f. 256v-258v : Il s'agit de la lettre sur la foi du Pseudo-Jérôme à Augustin d'Hippone et Alypius de Tagaste.

_f. 258v-266v : Il s'agit du Symbole d'Athanase, appelé aussi « Quicumque » – d'après le mot latin par lequel il commence. C'est un symbole de foi confessant la Trinité et l’union des deux natures divine & humaine dans le Christ.

_f. 266v-269 : C'est un extrait du neuvième sermon d'Augustin d'Hippone compare les dix cordes du psaltérion aux dix commandement.

_f. 269-291v : Dialogue attribué faussement à Orose et Augustin, car il comprend des extraits de plusieurs extraits augustiniens (Conférence avec l'évêque arien Maximien, et son traité de la foi et du symbole).

Enfin, au f. 292, qui est probablement une ancienne garde volante, on trouve une liste des œuvres de miséricorde en ancien français, ajoutée au XVe siècle.

DÉCOR
La première unité codicologique comprend une série de lettres rouges ornées pour chacun des dix livres de l'Histoire ecclésiastique.
F; 25, 33, 41v, 43, 49, 54v, 93, on trouve des lettres ornées de motifs géométriques, d'entrelacs, de palmettes et de rinceaux qui se découpent dans l'épaisseur du corps de la lettre comme dessinées au pochoir.
Une autres séries de lettres, f. 44v, 68v, est ornée de motifs de rinceaux et de palmettes moins géométriques. Le I du f. 44v se termine par une tête de lion, motif que l'on retrouve décliné dans plusieurs autres manuscrit produits pour le chapitre audomarois à la même époque.
Les autres lettres ornées plus sobrement agrémentées de protofiligranes et de perles.
On trouve aussi des lettres rehaussées mais leur présence n'est pas uniforme tout au long du volume. Elles apparaissent au f. 57 jusqu'au 85v, puis disparaissent pour revenir f. 89-90, disparaitre à nouveau, et revenir f. 91v-92, 96v-104v, 109v-114, etc. On note aussi un changement dans le pigment de la rubrication à partir du f. 137.
Le décor de la seconde unité codicologique est beaucoup plus homogène mais aussi plus sobre, on n'y trouve que des grandes lettres rouges parfois agrémentée de perles.
Ce décor est tout à fait caractéristique d'une série de manuscrits copiés pour Notre-Dame de Saint-Omer au XIe siècle, et qui présentent tous les mêmes caractéristiques codicologiques (mss : 2, 3, 29, 79, 187, 189, 194, 718, 775). La mise en page très aérée et l'usage des couleurs brune et rouge en alternance pour les rubriques, pointent vers le XIe siècle, et suggèrent une influence de la production des scriptoria rhénans.

RELIURE
Refaite au XVIe siècle : ais de bois non biseautés, couvrure en veau havane, encadrement de roulette à froid (vases à godrons et feuilles d’acanthe que l'on retrouve sur plusieurs manuscrits du Chapitre), dos à 5 nerfs, roulettes à froid en tête, en queue et en pieds de nerfs, petit fer à froid sur les caissons (rameau de chêne avec trois glands), titre rapporté sur veau blond : EVSEBII*CAES*HISTOR*ECCL*MS.

PROVENANCE
"Bibliothecae Blaseanae Sti audomar" inscrit à l'encre au verso du f. 1.

BIBLIOGRAPHIE