commentaire sur les Psaumes


Titre_latin
Cassiodorus, Expositio Psalmorum

Volume de 156 feuillets de parchemin, inscrits sur deux colonnes de 39 lignes d'une réglure à la mine de plomb. L'écriture est une protogothique régulière, probablement d'une seule main.

CONTENU
Il s'agit de la troisième partie du commentaire de Cassiodore sur le livre des Psaumes, qui commence au psaume 101.
Magnus Aurelius Cassiodorus Senator, dont la vie fut d'une longévité et d'une productivité exceptionnelles, fut un homme politique et un littérateur de premier plan. Né en Calabre, entre 480 et 490, dans une famille de la noblesse sénatoriale, il mena d'abord une carrière politique, comme questeur (507-511), consul (514), gouverneur de Lucanie et du Bruttium. Il succéda à Boèce disgracié comme Maître des offices en 523-527, favorisé par Théodoric (455?-526), roi des Ostrogoths en Italie, dont il fut l'historiographe. Il termina sa vie publique comme préfet du prétoire (533-537). Après la mort de Théodoric et la fin du royaume ostrogoth, Cassiodore se tourne vers la vie religieuse (sa "conversio") et se retire d'abord à Ravenne vers 538, puis à Constantinople, avant de fonder le monastère de Vivarium en Calabre vers 555. Il y passera les trente dernières années de sa vie à mettre en oeuvre la transmission de l'héritage gréco-romain à un Occident tombé aux mains des Barbares. Organisateur de la bibliothèque, il établit alors des règles pour la copie et la reliure. Il est l' auteur des "Institutiones divinarum saecularum litterarum" (vers 560), sorte de guide de l'étudiant en Écriture sainte, où il y introduit les arts libéraux comme disciplines auxiliaires de la science biblique. A 93 ans il écrivait encore un traité d'orthographe pour ses moines.
L'Expositio Psalmorum est le premier ouvrage exégétique de Cassiodore et le plus considérable de ses écrits. Il en commença l'exécution à Ravenne après l'abandon de ses charges publiques, dès 538. La rédaction a duré plusieurs années, jusqu'en 548. C'est un commentaire à la fois littéraire, grammatical, ascétique et théologique, dont la principale source furent les Enarrationes de saint Augustin. Presque tous les manuscrits ne contiennent qu'un tiers de l'Exposition. Cette répartition en trois volumes a été voulue par l'auteur. (Baudrillart, Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, XI, 1369-1371).

DÉCOR
Le décor de ce volume comprend trois niveau de lettres ornées.

_Le premier niveau concerne deux grandes initiales peintes à l'or et à l'argent, l'une pour le début du Psaume 101, f. 2) : Domine exaudi orationem meam et clamor meus ad te perveniat ; et l'autre pour le psaume 109 (f. 41) : Dixit Dominus Domino meo: Sede a dextris meis. Le premier fait partie des psaumes pénitentiels, le second est particulièrement important dans la liturgie. Les deux lettres sont des "D" oncials, ornés de rinceaux de styles très différent.
_f. 2 : les rinceaux d'or et d'argent se déploient en un réseau symétrique d'enroulement assez fins, qui se terminent en palmettes tridactyles proches des protofiligranes bertiniens 3e quart du XIIe siècle. On retrouve ce style au premier feuillet des des évangiles d'Hénin-Liétard (Boulogne-sur-Mer, BM, 0014, t. II)
_f. 41 : les rinceaux sont ici beaucoup plus épais, encore très "romans" et se terminent par de grosses feuilles grasses sur un fond bleu en partie effacé. Le rapace nocturne (reconnaissable à ses "oreilles" de plume sur la tête, qui forme la queue du D présente un dessin naïf où l'on reconnait le style du peintre qui a réalisé les enluminures secondaire du commentaire sur la Genèse d'Origène d’Alexandrie (ms. 30).
_Le second niveau de lettre est constitué d'initiales a protofiligranes rouges, verts et mauves pour les débuts des psaumes.
_Le dernier niveau de lettre est constitué de simple lettres de couleurs rouges, vertes et mauves.

RELIURE
Reliure refaite au XVIIe siècle en veau jaspé, dos à 6 nerfs, palettes dorées en tête, en queue et sur les nerfs, caissons fleuronnézs, titre doré : "CASSIOD EXI SVP PSAL TO.III.

PROVENANCE
« De libraria sancti Bertini » inscrit à l'encre sur le premier feuillet.

BIBLIOGRAPHIE
_Pasetti, Anna. 1998. “«Psalterium adinstar instrumenti musici nominatum esse dubium non est».”Esegesi dei salmi e indagine organologica Quaderni (I) del M.AE.S.. (1): pp. 141-150.
_Cassiodorus. ----, ed. 1958. Magni Aurelii Cassiodori senatoris opera. Pars II, 1. Expositio psalmorum I-LXX. CCSL. Turnhout : Brepols. Corpus Christianorum Series Latina. 97.
_Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT-CNRS), «Notice de Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer, 20», dans Stutzmann Dominique (dir.), Saint-Bertin : centre culturel du VIIe au XVIIIe siècle, 2016.

Auteur
Cassiodore (v. 485-v. 580))
Cote
Ms. 0020
Groupe
Abbaye de Saint-Bertin (Saint-Omer)
Cote ancienne
245 (Saint-Bertin)
Période
12e siècle
Date
1130
Date de fin
1160
Catégories
Enluminure
Manuscrit
Collection
Manuscrits
Manuscrits > Abbaye de Saint-Bertin (Saint-Omer)
Droits
Numérisé par l’IRHT et financé par l’Équipex BIBLISSIMA - observatoire du patrimoine écrit du Moyen Âge et de la Renaissance

Permalien
https://bibliotheque-numerique.bibliotheque-agglo-stomer.fr/idurl/1/22537