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Concordance de la Bible, dite Concordance de Saint-Jacques

Titre_latin: Concordantiae Sacrae Scripturae

: Versus de quattuor evangeliis

Volume de 366 feuillets de parchemin, inscrit sur trois colonnes de 70 lignes d'une réglure à la mine de plomb. L'écriture est une textualis régulière, possiblement d'une seule main.

CONTENU
Il s'agit de la première concordance verbale, ou lexicale, de la Bible, élaborée sous la direction du bibliste et théologien dominicain Hugues de Saint-Cher au grand couvent parisien de Saint-Jacques, pour les étudiants et les maîtres. Cette concordance donne, pour chaque mot du texte latin de la Bible (la Vulgate), ses occurrences dans les différents livres de l’Ancien et du Nouveau Testament. On ne peut préciser si Hugues en fut seulement l’instigateur ou s’il y prit une part active de direction et de travail, mais sa composition était probablement bien engagée à la fin de sa régence (1235-6) et certainement achevée en 1247.
Il s’agit ici plus particulièrement de la 3e génération de concordances bibliques, qui ont la particularité de proposer des contextes bibliques abrégés de sorte que chaque feuillet permet d’aligner trois doubles colonnes associant chacune et pour chaque lemme, sur la même ligne, une référence et un contexte. Ce principe est expliqué dans la courte introduction du répertoire : "Quiconque voudra rechercher des concordances dans ce livre sera d’abord attentif au fait que dans les premières concordances, celles qui sont dites concordantes de Saint Jacques, chaque chapitre est divisé en 7 parties, selon les 7 premières lettres de l’alphabet (A B C D E F G). Dans le présent livre, les chapitres les plus longs sont divisés selon le même mode et en autant de parties égales, mais les chapitres plus courts sont divisés seulement en quatre (A B C D), de sorte que, dans un chapitre plus bref divisé en quatre parties égales, A contient la première partie, B la seconde qui part du commencement et s’étend jusqu’au milieu ; C part du milieu et contient la 3e partie du chapitre plus bref; D, après la 3e partie, s’étend jusqu’à la fin du chapitre" (Martin Morard, "Les concordances bibliques d’Hugues de St-Cher", dans Sacra Pagina, version du 25/04/2023).

Sur les gardes de parchemin, on a ajouté plus tard (XIVe siècle) des vers mnémotechniques sur les évangiles.

DÉCOR
Ce volume s'ouvre sur une page d'initiales ornées à antennes typiques de la production parisienne du troisième quart du XIIIe siècle.
ensuite, des initiales émenchées et filigranées marquent le début de nouvelle section alphabétique. Le style des filigranes confirme la datation des années 1250-1270 avec des antennes rapprochées, des vrilles courtes mais prononcées, des amas de motifs en œufs de grenouille. L'un des motifs récurrents de ces initiales est une antenne repliée entièrement sur elle-même pour former une boucle au milieu de laquelle pousse un cil prolongé de pointillé et sommé d'une fleurette
Enfin, chaque lemme est indiqué par un pied de mouche rouge ou bleu.

RELIURE
Ais de bois, couvreur refaite au XVIIe siècle, basane fauve jaspée, dos à 5 nerfs, palettes dorées en tête, en queue et sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre doré "CONCORDANTIAE BIBBIORVM".

PROVENANCE
Outre un ex-libris de l'abbé Momelin le Riche, et une ancienne cote de Saint-Bertin au premier feuillet, on trouve la mention "Saint-Bertin" (XVe s.) dans la marge sup. de la garde de parchemin C.

BIBLIOGRAPHIE
_Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT-CNRS), «Notice de Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer, 28», dans Stutzmann Dominique (dir.), Saint-Bertin : centre culturel du VIIe au XVIIIe siècle, 2016.