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Recueil de textes juridiques

Titre_latin: Apparatus libri Sexti Decretalium

: De regulis juris

Volume de 171 feuillets de parchemin, réunissant deux unités codicologiques initialement distinctes.
A. f. 1-147v : inscrits sur deux colonnes de 75 lignes d'une réglure à l'encre, l'écriture est une textualis régulière de plusieurs mains.
B. f. 148-171v. : inscrits sur deux colonnes de 51 lignes d'une réglure à l'encre, l'écriture est une textualis régulière d'une seule main.

CONTENU
_f. 1-147v, il s’agit du commentaire du canoniste et archidiacre de Bologne Guido de Baysio, sur le Sexte de Boniface VIII, une erreur dans la collation des cahiers à fait rejeter à la fin de la section une partie du livre VI qui se termine au f. 137v. Guido est né dans la seconde moitié du XIIIe siècle dans une famille originaire de Reggio nell'Emilia. Il étudie le droit à Regio auprès de Guido da Suzzara et Giovanni d'Anguissola, et embrasse la carrière religieuse et devient chapelain du cardinal Gerardo Bianchi de Parme, évêque de Sabina, personnage influent de la curie romaine à l'époque de Boniface VIII, à qui il doit sa rapide ascension dans la carrière ecclésiastique. Il s'installa à Bologne en 1283 et commença à y professer en privé le droit canonique. Cela ne l'empêcha pas d'être nommé chanoine et chantre de l'église de Chartres en 1295 par Boniface VIII (par une bulle du 12 août), sans préjudice de l'archidiaconé qu'il détenait déjà dans l'église de Reggio in Emilia ; et, en 1296 (par une bulle du 12 septembre), d'être élevé à l'archidiaconé de l'église de Bologne. Malgré ces nombreuses fonctions, B. ne cessa pas d'enseigner le droit canonique en privé, et il est nommé professeur public à la chaire ordinaire du Decretum à l'Université de Bologne de 1301 à 1304,date à laquelle il est appelé à la cour du pape Benoît XI, qui le nomme "litterarum contradictarum auditor et cappellanus domini papae", fonction qu'il conserva même après le déplacement de la curie papale à Avignon, où il se rendit également dans la suite de Clément V.

_f. 148-171 : C'est le traité Sur les règles de droit, du juriste Dinus Rossoni de Mugello, Comme son frère Geri, futur Gonfalonier de la Justice à Florence entre 1301 et 1302, Dino étudie le droit au Studium de Bologne. Il devient alors avocat à Pistoia. En 1297il est appelé à Rome par Boniface VIII, pour enseigner au au Studium Curiae, et il y rédige De regulis iuris du Liber Sextus, son œuvre la plus célèbre. C'est manifestement dans le cadre de cet appel qu'en janvier 1297, Dino se voit accorder par le pape Caetani la prévôté de Montfaucon, dans le diocèse de Reims, en obtenant une dispense de résidence. Cette collation montre que le juriste, bien que marié, avait entre-temps embrassé la vie ecclésiastique : c'est peut-être ce qui poussa son épouse, Bice, à entrer dans un monastère à Bologne en 1298. En 1287, il fait partie des juristes qui prononcent l'arbitrage d'un litige entre le comte de Savoie, Amadeus V, et son dauphin, Humbert Ier, au sujet d'un hommage féodal dû par ce dernier au premier.

DECOR
A. L'ouvrage s'ouvre sur une initiales émenchée et filigranée, sont les filigranes se prolongent en bande d'I dans les marges. Ensuite, chaque livre s'ouvre sur une initiales émenchée et filigranée, les autres sections du texte sont marquées par des initiales filigranées de plus petit module. Le style des filigranes évoque la production parisienne des années 1270-1320.

B. L'ouvrage s'ouvre sur une initiales émenchée et filigranée, sont les filigranes se prolongent en bande d'I dans les marges. Ensuite, chaque livre s'ouvre sur une initiales émenchée et filigranée, les autres sections du texte sont marquées par des initiales filigranées de plus petit module. Le style des filigranes évoque le premier tiers du XIIIe siècle. La présence de filigranes violets suggère une production dans un atelier du Sud de la France (Toulouse ?).

RELIURE
Refaite au XVIIe siècle, veau brun, armes poussées à l'or au centre des plats tranches jaspées, dos à 6 nerfs, palettes dorées en tête, en queue et sur les nerfs (fleurs de lys), titre doré "ARCHID INS. EXTV[m] SVP REGV".
Les renforts de mors aux cahiers liminaires sont en parchemin de remploi, il s'agit de fragments en écriture luxovienne datables des VIe ou VIIe siècle.
Les gardes supérieures sont formées d'un acte juridique concernant un certain "Rogerus de Buguerus (?)" ; "Johannes Textoris", datable du XIVe siècle.
Les gardes inférieures sont constituées du vidimus d'une bulle donnée par Jean XXII 8ejour des calendes de la prmeière année de son pontificat soit 1249.

PROVENANCE
Outre l'ancienne cote de Saint-Bertin et la mention du second folio, ce volume est relié aux armes de Benoît de Béthune.
Mais avant d'arriver à Saint-Bertin, il a du appartenir un temps au Clos Bruneau comme le suggère le "calendrier" copié au verso du dernier fuiellet qui porte la mention : "ncipit kalendarium dierum in quibus non legitur in vico claustri Bruneli".
Le CLos Bruneau est un quartier parisien appelé aussi « Clos Brunel » situé dans l'actuel quartier de la Sorbonne, sur une parcelle de terres cultivées dépendant de l'abbaye Sainte-Geneviève et du chapitre Saint-Marcel. Une école de droit canon "Clauso Brunello universitatis Parisiensis", y est fondée en 1384 par Gilbert et Philippe Ponce, puis, en 1370, le collège de Dormans-Beauvais.

BIBLIOGRAPHIE
_Schulte, Johannes Friedrich von. 1875. Die Geschichte der Quellen und Literatur des canonischen Rechts. 1, Von Gratian bis auf Papst Gregor IX. Stuttgart, Allemagne : Die Geschichte der Quellen und Literatur des canonischen Rechts von Gratian bis auf die Gegenwart. 3,
_Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT-CNRS), «Notice de Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération du Pays de Saint-Omer, 437», dans Stutzmann Dominique (dir.), Saint-Bertin : centre culturel du VIIe au XVIIIe siècle, 2016.