Volume de 176 feuillets de parchemin inscrit à longues lignes sur 28 à 35 lignes d'une réglure à l'encre pour jusqu'au fol. 33v°, puis à la mine de plomb. L'écriture est une cursive gothique,peut-être de plusieurs mains, mais il est possible aussi que ce volume ait été copié par une seule personne en plusieurs fois.
CONTENU
Il s'agit d'un recueil contenant
_1° (f. 1-12v°) : Des extraits du quatrième livre des Sentences de Pierre Lombard, relatifs à la question du mariage : 34e distinction, De personis legitimis (f. 1-10) et la 42e distinction : De spirituali cognatione(f. 10-12v°).
_2°, f. 13-34v° : des extraits de la Summa aurea in quatuor libros sententiarum de Guillaume d'Auxerre, sur la 42e distinction : De spirituali cognatione et sur l'usure (III, 21)
_3°, f. 33-34v° : extrait de la Summa confessorum abbreviata de Guillaume de Cahieux, sur la question des accusations.
_4°, f. 35 : Sort de table de questions sur l'usure en 21 points, qui ne semblent pas correspondre au traité précédent
_5°, f. 35v° court traité sur les vertus : Che sunt IX vertus que Jhesus Cris respondi a cheli qui voloit faire son plaisir
_6°, f. 36-41 : Table des exempla du De diversis materiis predicabilibus d'Étienne de Bourbon.
_7°, f. 41v-44 : Questions posées au chapitre général de Paris, 1269
_8°, f. 44v-45v. : Extrait de la Summa confessorum abbreviata de Guillaume de Cahieux : de raptu 177 Q. de testibus q. 185.
_9°, f. 46-170v : Il s'agit de la première des sept parties du traité d'Étienne de Bourbon. intitulé De diversis materiis predicabilibus.
le dominicain Étienne de Bourbon (ou de Belleville), a fait ses premières études à l'école épiscopale de Mâcon avant de rejoindre Paris où il rencontre les frères dominicains, dont il intègre l'ordre vers 1223. Il rejoint ensuite Lyon, d'où il va être chargé de nombreuses missions pour son ordre, dont il est nommé prédicateur générale, ce qui lui donne une grande liberté d'action. Il sera notamment l'un des premiers inquisiteurs en 1236. Vers 1250 il se retire dans le couvent de Lyon pour y rédiger son œuvre la plus célèbre : le Traité des diverses matières à prêcher. C'est le plus important recueil médiéval de matériaux destinés aux prédicateurs. Étienne y propose quelque trois mille récits, sans compter les nombreuses comparaisons empruntées au monde naturel et aux réalités de son temps. Il offre aussi des arguments d’ordre théologique et moral et des citations.
Le traité est divisé en
_10°, f. 171-176v° : Suite d'extraits de textes concernant les heures liturgiques et la liturgie extraite de la Summa confessorum de Jean de Fribourg (peut-être à nouveau dans la version abrégée de Guillaume de Cahieux).
DÉCOR
Ce manuscrit est sobrement orné d'une seule initiale émenchée et filigranée, placée au début du traité d’Étienne de Bourbon, qui constitue la principale unité textuelle du recueil. Le reste des éléments de couleurs est constitué par des lettres rehaussées, des pieds de mouches et des lettres de couleurs alternativement rouges et bleues.
RELIURE
Veau brun jaspé, dos à 4 nerfs, palettes dorées sur les coiffes et les nerfs, caissons fleuronnés, gardes constitué de listes de comptes (XVe ou XVIe s.)
PROVENANCE
Ancienne cote de Saint-Bertin au f. 2
Ex-libris armorié de Mommelin le Riche (abbé de Saint-Bertin, 1706-1723), collé au contreplat supérieur
BIBLIOGRAPHIE
_Livesey, Steven, Science in the Monastery. texts, Manuscripts and Learning at Saint-Bertin, Turnhout, Brepols, 2020 (Bibliologia, 55), p. 149-152.
_Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT-CNRS), «Notice de Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer, 294», dans Stutzmann Dominique (dir.), Saint-Bertin : centre culturel du VIIe au XVIIIe siècle, 2016. Consultation du 10/01/2018.