Volume de 195 feuillets de parchemin, inscrits à longues lignes, sur 20 lignes d'une réglure à la pointe sèche et à la mine de plomb. L'écriture est une textualis régulière d'une seule main apparemment.
CONTENU
Les 150 psaumes, attribués au roi David, sont intégralement lus pendant l’année liturgique, mais pas dans l’ordre du texte biblique. Ils sont réarrangés pour créer des correspondances avec les fêtes et les autres lectures de l’office liturgique. C’est ainsi que l’on distingue un livre des Psaumes, d’un Psautier. Dans ce dernier, les psaumes sont organisés selon l’année liturgique.
Comme souvent pur les livres liturgiques, ce psautier commence par un calendrier, dont il manque la première page avec les mois de Janvier et février. Il reste néanmoins utile pour déterminer l'usage de ce manuscrit, c'est à dire : "l’ensemble des pratiques particulières au culte d’une communauté : chapitre, abbaye, diocèse, ordre." en l’occurrence, la présence de plusieurs fêtes liée à l'abbaye de Saint-Bertin, notamment au mois de mai, nous confirme que ce manuscrit a bien été produit pour être utilisé dans cette abbaye.
DÉCOR
Ce manuscrit a beaucoup souffert, notamment de l'eau, et probablement aussi d'un usage intensif qui lui a valu d'être réparé plusieurs fois. Il a en outre été mutilé de plusieurs de ses feuillets, de sorte qu'il ne reste plus d'enluminures.
Il reste néanmoins une série de grandes initiales champies (à l'or sur fond bicolore bleu et bistre), ainsi que de nombreuses initiales et bout-de-lignes filigranés.Le style de cette lettre est identique à celui des initiales d'une série de manuscrits liturgiques produits a et pour l'abbaye de Saint-Bertin entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIe siècle : un collectaire (ms. 93) ; un Isaïe glosé(ms. 38) ; un psautier-hymnaire (ms. 355). On peut aussi rapprocher de ce groupe le ms. 47, qui semble néanmoins plus tardif et dont le style est un peu différent. L'un des caractéristique de ces rinceaux dorés est le bord très découpé des feuilles qui terminent les antennes, qui trouve un écho dans certaines expressions du Chanel style que l'on observe notamment dans le ms. 221 qui vient de Clairmarais mais a probablement été produit en Champagne.
RELIURE
Refaite au XVIIe siècle, basane brune, encadrement d'un filet à froid sur les plats, tranches rouges, dos à 5 nerfs, palettes dorées sur les coiffes et les nerfs, caissons fleuronnés, titre doré : "PSALTERIVM"