Gilbert d'Auxerre (10..-1134), écolâtre d'Auxerre, évèque de Londres (en 1128)
Période
12e siècle
Description
Volume de 123 feuillets de parchemin, inscrits sur trois colonnes de texte de 42-43 lignes pour la glose, d'une réglure à la mine de plomb. L'écriture est une textualis régulière possiblement d'une seule main.
CONTENU
Il s'agit du texte des 12 petits prophètes, accompagné de la glose ordinaire.
Cette glose de la Bible entière, composée essentiellement par les maître de l’école de Laon, devint un véritable livre de classe obligatoire pour l'enseignement des lettres sacrées : le maître faisait cours sur un texte entouré de la glose ordinaire.
De Paris, cette glose, dite ordinaire, se répandit dans toute la Chrétienté médiévale, là où l'on parlait le latin comme langue commune. Les différents successeurs d'Anselme de Laon on poursuivi son œuvre et c'est Gilbert d'Auxerre, dit Gilbert l'Universel, évêque de Londres de 1128 à 1134 que l'on doit celle sur les petits prophètes.
DÉCOR
Chaque livre prophétique s'ouvre sur une lettre ornée de rinceaux, souvent habitée d'un hybride ou de petits lions. Ce vocabulaire ornemental est typique du "Channel Style", qui se développe à Sens à partir des années 1160, sous l'impulsion de Thomas Becket et du Pape Alexandre III, tous deux en exil dans cette ville. Ce style, ainsi que la mise en page complexe de ces "bible glosées", se diffuse durant les dernières décennies du XIIe siècle, dans toute l'Europe via la circulation des textes et commentaires issus des écoles parisiennes.
ICONOGRAPHIE
Les hybrides qui animes les panses des certaines lettres ornées de ce manuscrits sont de pure création fantaisistes, issus de l'imagination de l'enlumineur, et qu'il serait vain d'essayer d'identifier à une espèce précise ou même à un type de monstre spécifique. Ils appartiennent à ce que les allemands appellent des "grillen", des chimères qui son construite sur l’association de parties de plusieurs types différents : humains, oiseaux, quadrupèdes, et éléments végétaux.
RELIURE
Cette reliure a été restaurée en 1777 contre l'indique la mention au contreplat sup. : "reparatus mense aprili 1777" - très certainement par le moine de Clairmarais Lambert Bouquet qui est intervenus dans plusieurs volumes de son abbaye et de Saint-Bertin. Ais de bois couverts de parchemin ivoire, dos en veau brun, palettes dorées en tête, en queue et sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre doré "GLOSSA IN XII PROPHETA" PROVENANCE "Lib sce Marie de Claromaresch Siquis eum abstulerit anathema sit;" inscrit à l'encre sur le premier feuillet
BIBLIOGRAPHIE
A. Catalogue d'exposition
_CORDONNIER, Rémy, Splendeurs et lumières des bibliothèques ecclésiastiques audomaroises au Moyen Âge (IXe-XVIe s.), Saint-Omer, 2013, p. 22.
_BUSINE, Laurent ; VANDAMME, Ludo, Le vaste monde à livres ouverts : manuscrits médiévaux en dialogue avec l'art contemporain, Paris, Lannoo, 2002, p. 134.
B. Bibliographie générale
_BONDEELLE-SOUCHIER, Anne, Bibliothèques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d'hommes, Paris, 1991, p. 84, 86.
_STAATS, Sarah, Le catalogue médiévale de l’abbaye cistercienne de Clairmarais et les manuscrits conservés, Paris, CNRS éditions, 2016, p. 139.
_STEGMULLER,F., Repertorium biblicum medii aevi, 11813.
_STIRNEMANN, Patricia, « En quête de Sens », dans, Quand la peinture était dans les livres. Mélanges en l'honneur de François Avril, Turnhout/Paris, Brepols, p. 303-312. _Une Renaissance - L'art entre Flandre et Champagne. 1150-1250, Paris, RMN, 2013, n° 37, p. 104.