Méthode pour la visite des malades et des infirmes
Période
15e siècle
Description
Volume de 48 feuillets de parchemin, inscrits à longues ligne sur 18 lignes d'une réglure à l’encre rouge. L'écriture est une Textualis formata (Oeser variante VI) régulière.
CONTENU
Cet ouvrage contient deux textes complémentaires, et a pu avoir été conçu pour un usage pratique destiné à guider un prêtre amené à visiter les malades de la ville, hommes et femmes (toutes les formules sont indiquées aux deux genres).
1°_ f. 1-35v : Ordo ad uisitandum et ungendum infirmum, avec les sept Psaumes pénitentiaux, litanie (avec les saints Audomar et Bertin), et plusieurs oraisons. ff. 35bis et 35v-36r (addition). Une addition du 16e siècle à la Missa pro defunctis, inc. "Missa pro Defunctis finita, si facienda est absolutio [...]". f. 35bis était anciennement collé sur le texte de f. 35v ("eternam [...] in unitate."), couvrant ainsi le fin du Ordo ad visitandum infirmum.
2°_ f. 37-48v : Missa pro defunctis : antiennes, répons et versets notés sur des portées à quatre lignes avec des neumes carrés : "Venite sancti dei [...]" (f. 37r-37v) ; "Ne tradas domine bestiis [...]" (ff. 38v-39r) ; "Memorare que sit nostra [...]" (f. 39r) ; "Libera me domine [...] (f. 39v) ; "Dies illa dies ire [...] (ff. 39v-40r) ; "Nunc christe te petimus [...] (f. 40r-40v) ; "Clementissime domine qui pro nostra miseria [...] (f. 46v-47v, avec le mot "angeli" et ses neumes ajouté entre "lucem tuam" et "tradant" par une main du 16e siècle). ff. 37r et 36v (addition). Une addition annulée du 16e siècle à la Missa pro defunctis, inc. "Chorus cantat Rm. Liber cum suis versiculis [...]". Avant le debut de l'addition, les mots "Per Christum dominum nostrum Amen. postea" ont été effacés. Dans l'Ordo ad visitandum infirmum et la Missa pro defunctis, les mots addressés à et decrivants le malade ou le défunt sont notés en deux genres par l'addition des lettres au-dessus de la ligne : e.g. f. 23r, "eum" avec un "a" au-dessus de la lettre "u" ; f. 37r, "seruo tuo" avec "ancilla" et "a" au-dessus des deux mots ; etc. passim.
On note plusieurs additions marginales du 16e ou 17e siècle qui montrent que le texte était utilisée regulièrement. e.g. f. 10v "Sancte Mauricii cum sociis tuis" ; f. 11r "S. erkenbodo. or." ; "Per dolores" ; ff. 26r-28r "visus", "auditus", "odoratus", "gustus" et "tactus" (en crayon); ff. 28v-31r "x 1", "x 2", "x 3" et "x 4" ; f. 31v "munera", f. 33r "omnes gentes" et f. 34r "merita" (qui expliquent les abréviations du texte) ; f. 37r, "in tono orationis" ; f. 41v, "Requiescant In pace. Amen" ; f. 43v, "hic fit descensus corporis in fossam" ; etc. passim. Sur le dernier feuillet, f. 48v : "Ce liure icy appartient a leglise Cathedralle de Sainct Aumer" ; "Labor omnia vincit improbus. Omnia vincit amor et nos cedamus amori" ; et une liste de noms. Les additions postérieures plus longues sont notées dans "Contenu".
DÉCOR
L’ouvrage s'ouvre sur une page ornée d'une bordure de vigneture et de feuilles d’acanthes, et d'une grande initiale D bleue sur fond or, agrémentée de rinceaux de fleurettes. Le style de ce décor est directement influencé par celui du "vigneteur attitré du Maître du Mansel", nommé d'après le manuscrit de la Fleur des histoire de Jean Mansel enluminé pour Philippe le Bon (Bruxelles, KBR, ms. 9231-9232), par un maître actif çà la cour de Bourgogne dans les années 1440-1455, et qui fera des émules dans les eux décennies qui vont suivre en terme de décor secondaire.
RELIURE
Reliure de restauration refaite au XXe siècle (années 50) : basane bonde avec décor de filets et doubles filets à froid, dos à 5 nerfs.
PROVENANCE
« Ce liure icy appartient a leglise Cathedralle de Sainct Aumer » inscrit à l'encre au f. 48v. L’étude des litanies montre néanmoins que ce n’est pas seulement une provenance, mais assurément une origine ! En effet, on y trouve “Sancte Audomare” (saint Omer) deux fois au début de la liste et “Sancte Bertine” à la fin (f. 11r-v). Il est donc certainement destiné à l’usage de la collégiale (aujourd’hui cathédrale) Notre-Dame de Saint-Omer et produit dans la région.
BIBLIOGRAPHIE
_GIL, M., NYS, L., Saint-Omer Gothique. Les arts figuratifs à Saint-Omer à la fin du Moyen Âge 1250-1550, peinture-vitrail-sculpture-arts du livre, Valenciennes, PUV, 2004, p. 182 (fig. 127).
_Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT-CNRS), «Notice de Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer, 258», dans Stutzmann Dominique (dir.), Saint-Bertin : centre culturel du VIIe au XVIIIe siècle, 2016.