Glose ordinaire sur les Actes des apôtres, les épîtres canoniques et l\'Apocalypse
Période
13e siècle
Description
Volume de 147 feuillets de parchemin, inscrits sur trois colonnes de 44/45 lignes (pour la glose) d'une réglure tracée à la mine de plomb. l'écriture est une textualis régulière, mais probablement de plusieurs mains.
CONTENU
Il s'agit de la glose ordinaire sur les Actes des Apôtres, les Épitres canoniques et l'Apocalypse, soit les trois derniers ensembles du Nouveau Testament.
_F. 1-71v : Actes des apôtres
_F. 71v-114 : Épitres canoniques.
_f. 114-147 : apocalypse.
« La glose dite ordinaire s'enracina dans le sol de Paris. Elle n'était pas une invention parisienne pourtant. Elle doit son origine à maître Anselme de Laon et à son équipe. Son école devança celles de Paris comme centre préféré de tout amateur des études sacrées. Maître Anselme est mort l'an 1117 ; nous lui devons la compilation de la glose ordinaire du psautier, de l'évangile de saint Jean et des épîtres de saint Paul. Son élève, maître Gilbert l'Universel, se chargea de gloser le Pentateuque (dont fait partie le Deutéronome) et les quatre prophètes, le livre des Lamentations y compris. Pour ce qui concerne les autres livres de la Bible nous sommes encore dans le vague. Nous savons que maître Raoul, frère et collègue de maître Anselme, y est pour quelque chose, surtout pour le premier évangile. Nous savons que maître Gilbert de la Porrée s'en est mêlé ; un prologue de l'Apocalypse, attribué à ce maître célèbre, est entré dans la glose ordinaire. Il est assez probable, mais la preuve nous fait défaut, que Gilbert de la Porrée compila la glose du dernier livre de la Bible. La glose ordinaire du psautier et de saint Paul fut élargie par Gilbert de la Porrée d'abord, et ensuite par Pierre Lombard. Les professeurs du XIIe siècle finissant parlaient couramment de la "media glosatura" de Gilbert de la Porrée et de la "maior" ou "magna glosatura" de Pierre Lombard. Pour l'enseignement du psautier et de saint Paul on se servait normalement de la moyenne ou de la grande glose. Pour tous les autres livres bibliques on se contentait de la glose ordinaire ». (Smalley Beryl. "Les commentaires bibliques de l'époque romane : glose ordinaire et gloses périmées", in: Cahiers de civilisation médiévale, 13, 4e année, Janvier-mars 1961. pp. 15-22).
DÉCOR
Ce volume comprend trois niveaux de lettres ornées.
De grandes initiales émenchées et filigranées pour l'ouverture des trois livres bibliques. Des initiales filigranées pour les chapitres et des initiales filigranées de plus petit module pour les divisions secondaires. S'ajoutent à cela des pied-de-mouche rouges et bleus. Le style des filigranes pointe vers le second quart du XIIIe siècle. Ce manuscrit a probablement été copié à Paris.
RELIURE
Refaite au XVIIe siècle, veau brun jaspé, tranches jaspées, dos à 5 nerfs, palettes dorées en tête, en queue et sur les nerfs, caissons fleuronnés, titre et tomaison dorés : "ACTVS APOST". Les contrecollées sont en parchemin de remploi et proviennent du Légendier de Saint-Bertin de la fin du XIe siècle, sous l'abbatiat de Jean d'Ypres. Ce fragment comprend un passage de la vie de Gervais et Protais.
PROVENANCE
Ce manuscrit provient de la bibliothèque de Saint-Bertin comme l'indique la mention du premier feuillet : « De libraria Sancti Bertini » ainsi que l'ancienne cote. Il s'agit d'un des volumes offerts à son abbaye par Jean Scoef de Bourbourg. comme l'indiquent deux mentions au f. 1 : « Liber acquisitus monasterio Sancti Bertini per fratrem Iohannem Scoef de Bourbourgh, eiusdem monasterii monachum. Orate pro eo ». On connait deux Jean Scoef à Saint-Bertin : Jean Scoef senior est attesté sous l'abbatiat de Henri de Condescure 1311-1336 ; Jean Scoef junior, sous l'abbatiat d'Alleaume Boistel, 1334-1365. Jean Scoef a aussi donné les mss 14, 70, 203, 262, 283, 284, 304, 458, 622.
BIBLIOGRAPHIE
_Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT-CNRS), «Notice de Saint-Omer, Bibliothèque d'agglomération de Saint-Omer, 170», dans Stutzmann Dominique (dir.), Saint-Bertin : centre culturel du VIIe au XVIIIe siècle, 2016. Consultation du 12/09/2018.
_STAATS, Sarah, “A partial reconstruction of Saint-Bertin's late-eleventh-century legendary : Saint-Omer 715, vol. I and its membra disiecta”, Scriptorium, 52, 1998, 2, p. 349-364.