Lettres, première partie


Titre_latin
Augustinus, Pars prima epistolarum
Expositio in hymno

Volume de 178 feuillets de parchemin inscrits sur deux colonnes de 34 lignes d'une réglure à la mine de plomb. L'écriture est une textualis régulière, possiblement d'une seule main.

CONTENU
Il s'agit du premier de deux volumes renfermant la collection des lettres d'Augustin d'Hippone, organisées dans l'ordre suivant d'après la numérotation des Mauristes : 132,135, 137, 136, 138,92, 143,28,40, 67,68, 39, 74, 73, 72, 71, 75, 81, 82, 41, 233, 234, 235,98, 172, 25, 27, 30, 31, 24, 32, 109, 243, 16, 17, 127, 214, 215, 93, 102, 154, 155, 152, 143, 117, 118, 121, 149, 90, 91, 23, 173, 130, 111, 257, 96, 259, 100, 97, 265, 144, 101, 165, 197, 198, 199, 266, 99, 58, 110, 77, 78, 122, 245, 260, 261, 264, 188, 145,248, 205, 33, 21, 38, 112, 232, 242, 3, 141, 46, 47, 258, 131.

Les anciennes gardes volantes sont en parchemin de remploie du début du XIIIe siècle et contiennent un fragment de commentiares sur des hymnes : "Splendor paternae gloriae" ; "sancti Iohannis Baptiste" ; "Almi prophetae progenies" ; "Eterne rerum conditor".

DÉCOR
Le décor de ce manuscrit est typiquement cistercien. Il est constitué d'initiales monochromes verte, rouges et bleues a filigrane de même couleur d’inspiration claravallienne, et de quelques petites initiales rouges et bleues dans la table. Ces lettres sont de taille variable selon leur rôle et leur place dans la structuration du volume.
Le style de ces lettres dit "style aux palmettes duveteuses" en raison de son rendu un peu brouillé ou affadis, est un des rares que l'on puisse attribuer presque avec certitude exclusivement au scriptorium de Clairmarais. On le retrouve dans quatre autres manuscrits de cette abbaye : 24, 80, 81, 82, 86, 137, 209, 643.

Lorsque l’on se penche sur les différents textes qui ont affirmé la position des cisterciens envers l’art, on se rend compte que ces derniers opposaient un refus quasi catégorique à toute forme d’expression artistique. On en trouve la concrétisation dès la première collection des statuts de l’ordre de 1131. Dans ces textes, tout est fait pour limiter au maximum la présence d’objets d’art et le luxe dans les abbayes de l’ordre : « Dans nos églises ou dans un local d’office quelconque, nous interdisons que l’on se livre à l’art de la sculpture ou de la peinture ; il est rare, en effet, que l’on puisse s’appliquer à cela sans négliger la sainte méditation, sans finir par oublier le sérieux de la vie religieuse. Nous admettons cependant les croix peintes en bois » (status cisterciens, collection. de 1131, stat. XX).
Une fois que Bernard eut énoncé la règle : « Les lettres devront être d’une seule couleur et non peinte » (Statuts cisterciens, LXXX), et que cette injonction eut été transmise dans les autres abbayes de l’ordre, la plupart des illustrations et ornements figuratifs furent supprimés des manuscrits. Cela a donné le troisième style de Cîteaux ou « style monochrome ».
Ainsi que le précise Y. Zaluska : « la monochromie n’est pas un trait purement cistercien, mais les moines blancs sont les premiers à l’avoir érigée en doctrine et à en avoir fait une forme de la quête de Dieu ». Ce style va s’épanouir durant les années quarante du XIIe siècle, jusqu’à la fin du troisième quart de ce siècle, puis, très vite, il laisse de nouveau la place à un retour à l’iconographie foisonnante.

RELIURE
Reliure à oreilles de la fin du XIIe siècle, ais de chêne, passage des 4 doubles nerfs dans le champ, pas de chasse. Liseuse en cuir brun avec rabat et dos de peau mégissée non collé. Traces de boulons et de deux lanières à pitons. Au plat inférieur, plaque de corne fixée par onze clous tenant l’étiquette bordée et traversée de traits rouges, une des plus tardives d’après P. Stimemann (mi. XIIIe s.) : « Prima pars epistolarum / sancti Augustini ». Inscription à l’encre noire à gauche de l’étiquette, peut-être une cote (O).

PROVENANCE
Ex-libris d’une main du groupe C du début du XIIIe s. au f. 2r, à l’encre brune: « Liber s(an)c(t)e maRie de cia Ro ma resch In quo continentuR pars pRima epistolaRum s(an) c(t)i august[ ]ni episcopi ». Au bas de la page: « Siquis abstulerit hune librum anathema sit ». Inscrit à l'ancien catalogue de Clairmarais.

BIBLIOGRAPHIE
_Al. Goldbacher, Augustinus Epistulae: Praefatio et indices, CSEL 58 (1923 - ms. cité p, XII n. 2.
_STAATS, Sarah, Le catalogue médiéval de l'abbaye cistercienne de Clairmarais et les manuscrits conservés. Avec le concours de Caroline Heid et Donatella Nebbiai, et une contribution de Patricia Stirnemann, Paris : CNRS éditions, 2016, p. 86
_BONDEELLE-SOUCHIER, Anne, Bibliothèques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d'hommes, Paris, 1991, p. 82, 84, 87.

Auteur
Augustin, saint (0354-0430), évêque d'Hippone
Cote
Ms. 0181
Groupe
Abbaye de Notre-Dame (Clairmarais)
Cote ancienne
58 (Clairmarais)
Période
12e siècle
Date
1170
Date de fin
1199
Type de document
Manuscrit
Catégories
Enluminure
Manuscrit
Reliure ancienne
Collection
Manuscrits
Manuscrits > Abbaye de Notre-Dame (Clairmarais)
Informations bibliographiques
Bibliothèque de l’Agglomération du Pays de Saint-Omer
Droits
Numérisé par l’IRHT et financé par l’Équipex BIBLISSIMA - observatoire du patrimoine écrit du Moyen Âge et de la Renaissance

Permalien
https://bibliotheque-numerique.bibliotheque-agglo-stomer.fr/idurl/1/21898